Saturday 16 October 2021

L'Archipel du Sexe

© 2021 Corentin CHAROUSSET

    Chaque personne a le droit à l'amour. Partant de cet idéal et constatant une réalité bien différente, je me suis mis en tête d'écrire des histoires d'amour.

    L'histoire que je vous présente ici parle de tribus hippies luttant contre l'envahisseur victorianiste. Le héros va rencontrer les villes de Sodome, Lesbos, Eros… Contre la pudeur, la toute-puissance du sexe vaincra.

    Ceux qui veulent me contacter à propos de mes travaux peuvent le faire à l'adresse

corentin.charousset at gmail.com .


    Je vous souhaite une bonne lecture.

Corentin CHAROUSSET




    À leur arrivée sur l'archipel de Kamasana, les colons sont choqués : les peuplades de Kamasana s'habillent à moitié nues, et les indigènes n'hésitent pas à faire l'amour sur la place publique.

    Au hasard des rencontres, les colons s'allient avec les sado-masochistes de la tribu du labyrinthe, qui ont tôt fait de se soumettre à l'envahisseur.

    Mais Peter, un colon rebelle, voit les choses autrement. Il est attiré, de façon quasi mystique, par les tribus locales, et décide de s'enfuir vers l'Est.

    Sur l'herbe, il aperçoit une femme et un homme nus faire l'amour. Du moins seraient-ils complètement nus si la femme n'avait pas un collier de laiton serti de perles bleues, tandis que l'homme possède des bracelets en cuir.

    Les deux lui font signe de salut tandis que Peter s'éloigne.

    Intrigué, il revient vers le couple.

    Peter — Bonjour. De quelle tribu êtes-vous ?
    Femme — Nous sommes de la tribu des prés. Tout le monde fait plus ou moins partie de cette tribu.
    Homme — Disons que c'est la tribu par défaut.
    Peter — (À la femme.) Comment tu t'appelles ?
    Irini — Irini. Et lui c'est Tsakis.
    Tsakis — On peut partager :-) .

    Et Tsakis propose à Peter de faire l'amour avec Irini.

    Irini sort une capote en cuir.

    Peter — Qu'est-ce que c'est ?
    Irini — C'est un préservatif. C'est fabriqué par la tribu des artisans, qui sont installés sur le volcan Kagrénac. Ça sert à éviter les grossesses et à se protéger des maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis.

    Elle lui enfile la capote sur le pénis en la déroulant avec la main.

    Peter fait l'amour avec Irini. Rigide, elle se laisse prendre uniquement en missionnaire.

    Peter — (Les pensées sont en italique.) Cette position… Je me demande s'il n'y a pas autre chose.

    Après avoir lâché sa semence dans un orgasme sans entraves, il souffle d'un râle bestial mais serein.

    Peter — Irini, où se trouve la capitale de la tribu des prés ?
    Irini — Eros, notre capitale, se trouve à l'Est, au niveau du visage de Kamasana.
    Peter — Ça me semble un peu loin… Je préfère passer par la voie maritime.

    Épris de liberté, Peter recherche son voilier, stationné à Inversion, un village de la tribu du labyrinthe. Sur le panneau, le nom du village lui-même est inversé. Esprits pervers.

    Les maisons d'Inversion sont des hérissons de pointes en verre avec un socle de carapace de tortue et des pinces de crabe. Quelques maisons gisent brisées, éclats de verre maculés de sang.

    Au bord de l'eau, dans un petit port de pêche où guettent des paniers de crabe, le petit voilier de Peter oscille au gré des flots. C'est un petit voilier avec un alambic, deux cannes à pêche, ainsi qu'une cabine pouvant héberger deux personnes.

    Peter décroche son voilier du quai et lève la voile.

    Peter — Vent d'Ouest-Sud-Ouest ? On va pouvoir y aller !

    Peter largue les amarres et part pour Eros en bateau.

    Après une journée et demie de navigation, Peter attache les amarres au port d'Eros.

    Homme — Vous voulez de l'aide ?
    Peter — Je cherche la ville d'Eros.
    Homme — Plus haut, sur le plateau. Venez.

    L'homme accompagne Peter et lui montre le chemin vers Eros d'un signe de main.

    Homme — Tout droit !

    Lorsque Peter arrive à Eros, le soir, il voit des gens danser autour d'un feu au son de la guitare et du tambour d'acier. Une jeune femme, une petite brune avec une frange, le regarde en souriant.

    Femme — Bonjour :-) . Comment tu t'appelles ?
    Peter — Peter. Et toi ?

    Elle commence à l'enlacer, à frotter sa poitrine contre son corps.

    Anna — Anna :-) .
    "Je t'aime. J'aime tes yeux.

    Peter, grand blond foncé aux yeux bleus, a en effet de beaux yeux.

    Peter — Comment tu peux dire que tu m'aimes alors que tu ne me connais même pas ?
    Anna — Parce que tu me plais. C'est mon instinct :-) .

    Et elle lui offre un baiser sur le cou. Elle le tire ensuite vers une alcôve entre des maisons de torchis des fenêtres desquelles pendent des plantes en pot.

    Elle déchire ses vêtements et offre son corps fait de courbes généreuses, mais harmonieuses. Sa poitrine est importante, ses fesses grosses et rondes, et elle n'a qu'un peu de gras sur le ventre. Elle a un peu de hanches, ses formes sont essentiellement en épaisseur.

    Elle fait l'amour avec Peter. C'est une sexualité lente et sensuelle, missionnaire, amazone, union du lotus, bateau ivre… Les positions s'enchaînent jusqu'à l'extase mutuelle dans un cri conjoint, plus long pour Anna que pour Peter. Le mystère de l'orgasme féminin.

    Anna — Tu… Tu as une grosse bite !
    Peter — Elle n'est pas très longue…
    Anna — Mais elle est large ! Les femmes préfèrent le format large !
    Peter — Tu veux dire que tu préfères le format quenelle au format spaghetti ?
    Anna — J'ai pas compris.
    Peter — C'est pas grave.

    Et allongés, elle le serre contre elle comme s'il était la chose la plus précieuse qu'elle ait jamais eue. Il met sa tête entre ses seins et écoute son coeur battre.

    Au beau milieu de la nuit, Peter se fait soudainement arrêter. Deux hommes forts le soulève chacun d'un côté sous son épaule, Peter agite ses jambes en l'air, ses bras sont bloqués, il ne peut rien faire.

    On l'attache avec une corde en tissu à un genre de gros clou planté dans le sol.

    Peter — Mais pourquoi ?

    On le laisse attaché là. Dès le début, il prend un silex et s'acharne à couper la corde.

    Une femme imposante, brune aux yeux noirs, la quarantaine d'années, vient voir Peter.

    Femme — Vous êtes un anti-sexe ! On vous gardera là jusqu'à ce qu'on se prononce sur votre jugement.
    Anna — Maria !

    Anna arrive par là, habillée en bikini noir.

    Anna — C'est Peter, il n'est pas anti-sexe, j'ai fait l'amour avec lui ! (En changeant d'attitude.) J'aime cet homme.
    Maria — Tu veux dire qu'il a trahi son camp ?
    Peter — Exactement. Je suis fasciné par votre mode de vie plus proche de la Nature, plus sexuel.
    Maria — Peux-tu nous donner des informations sur ton camp ?

    Peter soupire.

    Peter — Mon pays d'origine est une île froide. Là-bas, on n'a pas le droit de parler de sexe. Le mot sexe lui-même est banni du vocabulaire.
    Anna — C'est pas possible…
    Peter — Si.
    "Dans mon pays d'origine, on n'a pas le droit d'avoir du sexe avant le mariage, et on n'a le droit de se marier qu'avec une personne. Le plaisir sexuel est interdit. Dans le pays d'où je viens, c'est l'amour en cage.
    Maria — Pas étonnant que les sado-masochistes se soient rendus en premier. (En changeant d'attitude.) Vous pouvez le détacher.

    Anna coupe la corde d'un coup de couteau.

    Peter commence à partir.

    Anna — Tu t'en vas ?
    Peter — Je veux découvrir les différents domaines de la sexualité, visiter l'archipel en entier.
    Anna — (Avec un regard d'empathie.) Tu es tellement beau… Tu seras toujours le bienvenu à Eros.

    En marchant seul, Peter remarque une évolution dans le paysage : les prés couverts d'herbe verte et de champignons épars laissent place à de belles collines rondes couvertes de forêts de feuillus, où coulent des ruisseaux tranquilles. Enfin, au sommet de la plus haute colline, Peter arrive dans une ville pittoresque : Lesbos, la ville des lesbiennes vivant dans des dômes d'argile semi-enterrés et recouverts d'un toit végétal.

    Peter observe deux femmes en train de faire l'amour. L'une suce le vagin de l'autre.

    Peter — Bonjour. Alors comme ça on peut sucer le sexe d'une femme…
    Femme — Ça s'appelle un cunnilingus. En suçant sa chatte, je suce le clitoris. (Elle lui montre le clitoris de sa partenaire.) Tu vois, là ? C'est un organe destiné exclusivement au plaisir, et en lui suçant, en lui bouffant la chatte, elle finit par avoir un orgasme.
    Peter — Waouh ! Je ne savais pas que ce truc était exclusivement dédié au plaisir.
    Autre femme — Maintenant tu sais.

    Une femme assez grande, au corps athlétique, interpelle Peter.

    Femme athlétique — Wow ! Vous êtes à Lesbos ici ! Les hommes n'ont pas le droit de venir.
    Peter — Ben pourquoi ?
    Femme athlétique — On préfère être entre filles. Si vous voulez être entre mecs, prenez le bateau et allez à Basse-Terre.
    Peter — Compris.

    Peter reprend son bateau et se rend à Basse-Terre, là où se trouve la tribu de la plage de sable noir. Il s'arrête du côté Sud de l'île, là où se trouve la plage de sable noir en question.

    Gémissant, hurlant d'extase, il aperçoit des hommes en train de se sodomiser. Surpris mais pas choqué, Peter poursuit son chemin et se retrouve plus haut dans la ville de Sodome.

    Des pénis en bois peints de toutes les couleurs, des saucisses longues ou épaisses, des quenelles au four, des graffitis de phallus éjaculant… Tout ramène à la virilité et à la force brutale mais céleste du coït entre hommes.

    Un homme élancé et svelte, à la longue chevelure, touche Peter au niveau des bras, lui fait un câlin. De fil en aiguille, curieux, Peter décide de faire l'amour avec lui, préservatif en latex, lubrifiant à l'huile d'olive.

    Peter — Waaaah… Comment ça fait trop du bien…
    Homme aux cheveux longs — Il a été prouvé que le point G, la zone la plus érogène de l'homme, se situe dans l'anus, vers le bas, au niveau de la prostate.
    Peter — Et chez la femme ?

    Un autre homme présent sur place leur offre une réponse claire.

    Homme — Chez la femme, le point G se situe dans le vagin, au milieu, vers l'avant. On peut le sentir en la doigtant, (Il joint son index et son majeur.) comme ça.
    Peter — Merci.

    En se baladant dans Sodome, Peter aperçoit des tours d'argile semblables aux termitières : l'argile a été creusée sur place, et une ventilation impeccable aère le bâtiment depuis les petites cheminées latérales jusqu'à la cheminée centrale, et ceci uniquement grâce aux énergies solaire et éolienne.

    Curieux de l'archipel, Peter met la voile vers le Nord, vers le volcan Kagrénac et la tribu des artisans.

    Après être revenu à Grande-Terre, Peter voit quelque chose d'étrange : un homme colon a enlevé ses vêtements militaires et fait l'amour avec une femme indigène.

    Quand ils ont fini, Peter adresse la parole au colon.

    Peter — Alors, toi aussi tu as changé de camp.
    Homme colon — Il n'y avait pas de femme, dans notre équipage. Je préfère le mode de vie d'ici, les gens sont chaleureux, on peut faire l'amour facilement.
    Femme indigène — On essaye de ramener un maximum d'ennemis dans notre camp. Le pouvoir de l'amour vaincra !

    Le coeur réchauffé, Peter suit un sentier vers le Nord pour rejoindre le volcan Kagrénac.

    Le village au sommet du volcan est des plus pittoresques : maisons rectangulaires faites de briques d'argile, aux toits en ardoise, ateliers de forgerons en plein air près d'un ruisseau, ateliers de céramique, de tissage… Les femmes et les hommes de la montagne sont petits mais trapus, les femmes ont des courbes généreuses et en sont fières.

    Intrigué par la céramique, Peter passe une journée en compagnie de Larissa, une femme forte, blonde foncé aux yeux bleus.

    Larissa — Si tu veux faire un bol en céramique, tu fais un disque, tu fais des boudins d'argile et tu les mets un à un sur le périmètre du vase. Pendant la cuisson, la taille se réduit d'un tiers en longueur.
    "La céramique sert pour beaucoup de choses. La céramique sert dans la cuisine pour garder la chaleur et consommer moins de bois. La céramique sert comme réfrigérant si on met un vase dans l'autre à l'ombre en mettant du sable et de l'eau entre les deux, l'eau s'évapore et le vase du milieu refroidit. Il suffit de mettre un tissu humide comme couvercle sur le vase du milieu pour garder le froid. La céramique sert aussi d'arrosage. Si elle est poreuse, cuite à basse température, on la met sous terre, on met de l'eau dedans et elle se diffuse progressivement dans un rayon de la taille d'un bras. L'offre s'adapte à la demande, plus il fait sec, plus l'eau se diffuse. C'est la technique d'arrosage la plus efficace, la plus économe en eau.
    Peter — Ça veut dire que les technologies simples sont les meilleures. Dans mon pays, les gens utilisent de la haute technologie, presque de la magie… Plus il y en a, plus les gens sont malheureux.
    Larissa — Si tu aimes la simplicité comme mode de vie, tu peux rester avec nous :-) .

    Plus tard, errant dans les ruelles, Peter remarque un atelier d'artisan fascinant : un homme âgé et expérimenté façonne des lamelles de cuir.

    Peter — Bonjour ! Vous faites des préservatifs ?
    Artisan — Oui. Toutes tailles. Nos préservatifs sont comme nos vêtements, chacun de nous en a plusieurs, et nous les lavons dans l'eau bouillante pour les désinfecter.
    "Ceux-là (Ils montre un tas de cuir.) sont à base de cuir de mouton, et ceci (Il montre un liquide blanc et épais dans un bol de céramique.) est du latex issu de racines de pissenlit lourd.
    "L'exploitation agricole se trouve plus loin sur le versant Nord. C'est là que sont cultivés les pissenlits et élevés les moutons.
    Peter — Merci. J'irai voir.

    Dans l'après-midi, Peter tombe sur l'exploitation de pissenlit lourd. Il décide d'en parler avec la paysanne.

    Peter — Bonjour ! Vous cultivez des pissenlits lourds ?
    Paysanne — On en fait du latex ! Regardez.

    Elle arrache un pissenlit lourd, à la fleur plus triste que le pissenlit ordinaire, et montre ses grosses racines sectionnées, d'où s'écoule un fluide blanc et épais.

    Paysanne — Ça, c'est le latex ! Le pissenlit lourd vient d'un pays lointain, un pays continental… Ses racines sont plus grosses que le pissenlit ordinaire.
    Peter — J'ai remarqué que les laitues produisaient elles aussi un fluide blanc quand on les sectionne… Une laitue, si on la laisse se développer, peut bien faire jusqu'à un mètre… Est-ce que ce serait plus rentable d'utiliser des laitues pour faire du latex ?
    Paysanne — Je ne sais pas…

    Plus tard, Peter rejoint le paysan qui élève les moutons.

    Paysan — (En parlant des moutons.) Ça c'est de la grosse merde, tu peux en faire ce que tu veux.

    Dans un geste fluide, le paysan tapote la joue d'un mouton comme pour lui dire "Brave bête.", puis lui met une grosse gifle. Le mouton s'éloigne d'une courte distance, puis s'arrête sur place, paralysé par la peur.

    Pris au jeu, Peter fait lui aussi des tapotes aux moutons, pour ensuite les gifler. De toute façon, ce sont des grosses merdes.

    Le soir, on rôtit un mouton entier à la broche et au feu de bois. Accompagné avec des frites moelleuses et une sauce fraîche à la crème et aux fines herbes, le repas s'avère excellent.

    Quelques jours plus tard, Peter revient à Kagrénac. Il constate un attroupement sur la place publique, à côté d'une cascade.

    Artisan — Bonjour à tous. Afin de nous aider dans la lutte pro-sexe, nous avons préparé une simulation informatique pour voir comment vaincre l'envahisseur anti-sexe. Nous avons trois rouleaux de papier, troués aux bons endroit : un pour les alliés, un pour les ennemis, un pour l'environnement. Peut-être que l'environnement est le plus important. Nous allons passer ces trois rouleaux dans le computeur pour savoir comment gagner cet affrontement.

    On lui tend trois rouleaux, un à un, qu'il insère dans des rouleaux de bois. Le computeur est une machine volumineuse et bruyante, qui occupe la taille d'une pièce.

    Après avec computé pendant des heures, la machine imprime le résultat sur une grande feuille perforée. Trois savants, lunettes chaussées sur le nez, s'affairent à décrypter le message et à le traduire en langage humain.

    Larissa — Alors, qu'est-ce que ça dit ?
    Traducteur — Le computeur nous donne 6 angles stratégiques.
    "1, n'avoir peur de rien.
    "2, rester stoïques face à des faits qui sortent de l'ordinaire.
    "3, rallier le maximum d'ennemis à notre cause.
    "4, leur soutirer le maximum d'informations.
    "5, utiliser nos orgues à odeur pour diffuser des odeurs de sexe voire d'orgasme.
    "6, en tout dernier lieu, apprendre à utiliser leurs armes d'attaque à distance.
    Larissa — C'est bien ce que je pensais ! Le pouvoir de l'amour l'emportera toujours !

    Après plusieurs jours agréables dans la tribu des artisans, Peter décide de se rendre dans une zone sans tribu, sans capitale : l'archipel des fétiches.

    L'archipel des fétiches correspond à la chevelure de Kamasana. Il se constitue de centaines de petites îles, vraiment toutes petites, dont la plupart ne sont pas occupées.

    Arrivé sur la petite île du fétiche des pieds, une femme adresse la parole à Peter.

    Femme — Bonjour ! Ah, vous êtes un rebelle. Vous venez pour quel fétiche ?
    Peter — Je ne sais pas…
    Femme — Ici, il y a de nombreuses îles, dont chacune correspond à un fétiche. Si une personne a un nouveau fétiche, il lui suffit de s'installer sur une nouvelle île et d'attendre qu'une personne avec le même fétiche vienne.
    Peter — Ça veut dire que tout est possible ?
    Femme — Exactement. Ça vous dirait, je vous montre le fétichisme des pieds ?
    Peter — Pourquoi pas ?

    Elle lave les pieds de Peter dans l'eau douce, sensuellement, en massant, puis lui mordille les orteils un à un avec sourire malicieux.

    Peter — Hé, mais ça fait du bien !
    Femme — Je t'avais dit ! Dans la vie, il faut faire des expériences. On regrette plus les choses qu'on n'a pas faites que les choses qu'on a faites.

    Après avoir visité l'essentiel de l'archipel, Peter revient à Eros, où il retrouve Anna.

    Lorsque la nuit arrive un soir de fête, les colons commencent à tirer des coups de feu avec des fusils sur les indigènes.

    Anna — Ah, ça, c'est bien connu, le colon, on sait dans quelle partie du corps ça se trouve !

    Sans paniquer, les indigènes activent les orgues à odeur directement sur une odeur d'orgasme. Sereins et calmes, les colons finissent par rejoindre les indigènes.

    Mais les renforts arrivent, tirent et font deux blessés. Les colons traîtres se défendent en tirant sur les anti-sexe, qui prennent la fuite, de peur de mourir.

    Tout le monde se réjouit et reprend la fête au son des ukuleles et du tambour d'acier. Les gens dansent, chantent, tout le monde est heureux.

    Anna — (À Peter.) Je te l'avais dit, Peter ! Rien ne peut vaincre le pouvoir de l'amour !

    Les jours passent sans fait notoire. À force de faire l'amour avec Anna, Peter s'attache à elle, veut rester avec elle.

    Et c'est soudain que la nuit terrible arrive. Des hologrammes de têtes de mort sifflant froidement, des microbes militaires qui pénètrent dans la peau avec une sensation de picotement, des hématomes apparaissent sur les corps des indigènes, parasite, le microbe veut diriger leur esprit comme leur corps, les cicatrices font mal, vomis de sang, éjaculation de pisse, corps qui a mal de partout… L'envahisseur anti-sexe, mal-baisé au plus haut point, a sorti les armes de destruction massive.

    Dans la soirée, la tribu d'Eros se réunit pour discuter de quoi faire ensuite.

    Femme — Mais que peut le pouvoir de l'amour face à des armes de destruction massive ? On est foutus !
    Femme — Ils vont nous enfermer dans la prison du mariage, et on aura perdu notre liberté sexuelle !
    Homme — Faut être réaliste, on est foutus, on va…
    Maria — (Autoritaire.) SILENCE !

    Sous l'injonction de la tête de tribu, l'assemblée se tait.

    Maria — (Calmement.) Il reste encore une solution.

    L'assemblée angoisse à l'idée d'une chose, d'un monstre qui vivrait attaché à des chaînes dans une grotte, une bête tantôt euphorique, tantôt folle de rage, que l'on ne lâche que dans les situations extrêmes.

    Maria — (L'index levé fermement vers le haut, avec une intonation calme et ferme.) La tribu de Pan.
    Peter —Mais elle n'est pas indiquée sur la carte !
    Femme — C'est parce que tout le monde les met à l'écart, personne ne peut les supporter.
    Peter — Comment faire pour les trouver ?
    Femme — Rien de plus simple…

    Par une journée chaude, Peter se met en recherche de graffitis.

    Graffiti — ∞ Sophia je suce rozo sou cheine
    Peter — L'infini est leur symbole ? Mais comme tout le reste est mal écrit…

    D'un pas engagé, Peter cherche l'endroit avec des roseaux sous un chêne pour rencontrer Sophia de la tribu de Pan.

    Peu de temps après être arrivé, Peter voit une belle blonde foncé aux yeux bleus le regarder avec ses petits yeux et son sourire.

    Peter — Bonjour. C'est toi, Sophia ?
    Aphrodite — Non. Moi c'est Aphrodite.

    Elle commence à lui toucher le bras, à mettre une main de Peter sur ses seins, sur son sexe…

    Aphrodite — J'avale tout et je garde tout. (Avec une voix grinçante et sensuelle.) Tu verras quand la louve se transforme en tigresse… J'aime le sexe et l'avoir en moi.

    Elle fait l'amour avec Peter. Elle l'allonge sur le ventre sur l'herbe et lui fait un massage merveilleux, alternant le toucher de chair, le toucher d'os et le toucher effleuré avec une facilité déconcertante, elle passe au massage Nuru, en frottant ses seins, son sexe sur le corps de Peter… Elle l'achève avec une pipe.

    Aphrodite a un don dans les langues étrangères, car elle veut fusionner avec tout. Elle est un pur esprit, un esprit de la Nature, un esprit du sexe.

    Après la relation, Aphrodite regarde Peter avec ses petits yeux, souriante. De toute évidence, elle en veut encore.

    Peter — Désolé, je n'ai plus l'énergie…
    "Mais attends, j'étais venu pour une chose. L'envahisseur victorianiste qui s'est installé à Masoch est anti-sexe. Ils veulent nous interdire le sexe avant le mariage, interdire le mariage avec plusieurs personnes, ils pourront même nous forcer à se marier avec une personne qu'on n'aime pas. L'envahisseur anti-sexe veut nous mettre en cage. Voilà pourquoi nous demandons le soutien de la tribu de Pan.
    Aphrodite — Je ne savais pas qu'ils étaient aussi stricts. Je demanderai à Hercule s'il veut se joindre à nous. Pas Agathe. Elle s'est fait défoncer le vagin par un cheval à force d'être accro. J'espère que je ne vais pas finir comme elle…
    Peter — Hercule et toi, ce sera déjà un bon début.

    Le lendemain soir, après avoir rallié toute la tribu à une vitesse démoniaque, Aphrodite, Hercule et les autres de la tribu de Pan partent à l'assaut de Masoch, là où l'envahisseur victorianiste s'est installé.

    Dans une petite maison de bois, Aphrodite regarde les colons en souriant. Elle fait l'amour avec eux, avec son énergie explosive. Ses cuisses, ses poignées d'amour, ses fesses… Elle a tellement de courbes qu'on ne sait pas où mettre les mains.

    Colon — Waaaah, comment elle nous a défoncés…
    Colon — C'est clair… C'est pas nous qui l'avons baisé, c'est elle qui nous a baisés !

    Souriante et insatiable, elle en veut encore. Elle les force à avoir des relations sexuelles pendant 36 heures d'affilée.

    Face aux envahisseurs victorianistes, la tribu de Pan s'avère sans pitié. Elle les séquestre sauvagement et les viole dans d'atroces souffrances.

    Humiliés et traumatisés, les colons anti-sexe mettent les voiles et retournent sur leur île froide où le sexe est interdit.

    Peter — Ouais ! On a gagné !
    Anna — Ouais ! On va faire une fête !

    Tandis que les artisans font un feu d'artifice dans la douceur de la nuit, Peter et Anna sont assis côte-à-côte et contemplent, émerveillés, le spectacle de couleurs sur fond de noir abyssal de l'espace.

    Peter — (À Anna.) Ces femmes de la tribu de Pan sont trop fatigantes… Je préfère être avec toi.
    Anna — Moi aussi je préfère être avec toi.
    Peter — Je voulais faire des bagues, pour te prendre en mariage… Mais ici c'est plutôt l'union libre. En fait, je veux juste rester avec toi.
    Anna — Moi aussi je veux rester avec toi.
    Peter — Merci. Merci pour tout. L'amour est la solution à tous les problèmes. Avec toi, je pense que je n'aurai plus de problèmes.

    Et ils contemplent le feu d'artifice tandis qu'Anna reste la tête posée sur l'épaule de Peter. Ils s'embrassent, et sauront que plus rien n'est impossible, car l'union fait la force.

Omblio - Présentation

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